23/24/25/26/27 août 1937 – 15 mai 2022 – Munich / Innsbruck
23/24/25/26/27 août 1937 – 15 mai 2022 – Munich / Innsbruck

23/24/25/26/27 août 1937 – 15 mai 2022 – Munich / Innsbruck

Nous abordons notre premier col important : le Zirler Pass. Il ne mont qu’à 1130 mètres, mais s’il ne va pas haut, il grimpe rapidement et la pente nous oblige à mettre pied à terre bien avant le sommet.

La descente est aussi raide que la montée. Je pars en tête, et avant la vallée de l’Inn, je double cinq voitures. C’est magnifique ! La vue s’étend très loin, jusqu’à Innsbruck. L’Inn, dans le fond de la vallée, brille au soleil au milieu de champs d’un vert artificiel tant il est cru. Le cadre est formé par les montagnes. Il y en a partout.

La pente est à 16% avec parfois des virages en épingles, histoire de nous obliger à freiner …

J’arrive à Zirl cinq bonnes minutes avant mes camarades.

Innsbruck … Nous parons au plus pressé, c’est à dire que nous nous informons de la question argent. Un agent nous indique une caisse d’épargne à proximité. Nous rangeons nos bicyclettes au bord du trottoir et …

  • « – Tiens mon vieux … Qu’est-ce que tu fais là ?
  • ?!?!?!…
  • Et puis vous aussi ! … Ça alors, c’est une surprise !
  • Et vous même … Comment êtes-vous à Innsbruck ?
  • Nous passons nos vacances à faire les Tarzan dans les arbres au bord de l’Inn … »

Nous venons de rencontrer trois camarades de l’ESCP. Pour ne pas utiliser un lieu commun, je dirai que le monde est petit.

©Geneanet sous la licence : CC-BY-NC-SA 2.0 Creative Commons

A nos trois ex-condisciples sont venus se joindre tous les parisiens d’Innsbruck. Pour la n sème fois, nous parlons de notre voyage, de nos intentions… Nos auditeurs nous font une chaleureuse ovation. Ils regrettent de ne plus avoir assez d’argent pour nous offrir à déjeuner. Ils ont bien télégraphié dans leurs familles respectives, mais aucun n’a encore reçu le mandat qui lui permettre de poursuivre leurs frasques estivales.

On me présente une petite tyrolienne. Elle est charmante, bien qu’un peu fardée, et répond au nom prédestiné de Margaret. Elle se laisse photographier sans se faire prier.

Entre temps, Pat a changé quelques uns des billets tchèques qui n’étaient pas négociables dans la seule pensée du changeur autrichien.

Nous remontons sur nos bicyclettes, et salués par les « Hip hip hip hurrah ! » de nos compatriotes, nous partons à la recherche de la poste pour faire de la correspondance.

« Die Zentralpost » est fermée. Nous achetons des cartes postales, repartons, et retombons sur nos Parisiens. Nouvel arrêt. Nous prenons la décision héroïque de faire notre correspondance envers et contre tous. La petite Tyrolienne me prête son dos en guise de pupitre. C’est incommode, instable, difficile, mais original ! Un gros homme en knickers bikers du type allemand le plus parfait (c’est un Anglais !) S’approche et nous demande si nous sommes Afghans. Nous sommes Français, Luxembourgeois, Andorans ou Canadiens suivant notre volonté et les circonstances. On nous a pris pour des tchèques à Nuremberg, des Espagnols à Francfort, des Corses à Münich, des Italiens à Ratisbonne, mais jamais pour des Afghans. Le gros homme à l’ai franchement désappointé. Il a sorti son Leica de son étui et se demande s’il va ou non prendre une photographie. Il se décide pour l’affirmative. Il s’approche à nouveau et me demande un autographe sur une boîte de cigarettes qu’il me tend. J’y note mon adresse. S’il est intelligent, il comprendra.

Innsbruck n’est pas une ville pour les motards : il n’y a nulle part où se garer :

  • les trottoirs sont interdits (ce qui est normal),
  • il y a des panneaux interdits de s’arrêter et de stationner partout, avec des explications qui ne font qu’ajouter de la confusion,
  • les parkings en sous-sol, dont celui de l’hôtel IBIS, sont interdits aux motos

bref, c’est la galère pour trouver une place où garer sa moto dans la légalité (du moins j’espère que la place que j’ai trouvée n’entraînera pas de mise en fourrière).

Nous partons, pour de bon, cette fois. Dès la sortie d’Innsbruck, il nous faut changer de braquet …

Moi, je reste dormir en ville. Je partirai demain pour le col du Brenner, autre route mythique dans le monde de la moto.
Je n’arrive pas à décrire l’ambiance de la vieille ville : il y a les montagnes enneigées toutes proches, ce qui fait station de ski, et de vielles rues et bâtisses, des terrasses partout. Bref, un curieux mélange.

Nous faisons une courte halte pour déjeuner.

Gries … Nous montons déjà depuis longtemps. La route est remarquablement bonne : un vrai billard. Nous montons le col du Brenner (1670 m) tout doucement. La pente est bien moins raide que pour le Zirler Pass.

Nous rendons nos triptyques et avançons de l’autre côté d’une espèce de passage à niveau sans voie ferrée : nous sommes en Italie. Là, il est de nouveau question de triptyques. Un jeune éphèbe, cheveux collés, yeux noirs ardents, teint bronzé, petites moustaches cirées, nous emprunte nos passeports et entre dans le poste. On agit de même avec chacun ainsi que nous pouvons le constater, aussi ne nous inquiétons-nous pas. Le jeune éphebe ressort cinq minutes après, accompagné d’un douanier en uniforme. Il nous assure qu’il est au regret, mais que si le passeport de Pat et le mien sont valables, celui de Jacky ne l’est pas et lui permet seulement d’entrer en Autriche. Les cris, les menaces, les supplications, rien n’y fait. Jacky est même raccompagné hors d’Italie encadré de deux gardes du corps qui n’ont pas l’air commode. Il faut nous rendre à l’évidence : le passeport que notre camarade avait fait établir pour l’Autriche l’année dernière, a été purement et simplement renouvelé. C’est même une chance que nous ayons pu passer partout sans être inquiété.

Nous nous précipitons à l’agence de tourisme autrichienne à laquelle nous avons remis les triptyques. On ne fait aucune difficulté pour nous les rendre.

L’oreille basse, nous cherchons un terrain apte à l’installation de la tente. Nous le trouvons auprès d’un petit lac que nous avons vu en montant, le lac du Brenner, entre l’eau et les rochers, dans un espace minuscule.

Nous tenons un conseil de guerre autour du feu de camp. Demain, Jacky descendre au consulat de France à Innsbruck, pour arranger cette affaire. Nous l’attendrons, et l’après-midi, nous entrerons enfin en Italie pour pousser jusqu’à Bolzano et Milan.

Nous allons nous coucher sur cette énergique décision. En prévision d’une nuit froide ( nous sommes à plus de 1600 mètres d’altitude ) nous nous roulons avec soin dans nos couvertures, et par surcroît de précaution, nous bouclons une courroie autour des pieds. Tous les douaniers du monde ne nous empêcherons pas de dormir.

Informations

Distance parcourue

164 km

Durée totale

9 heures

Durée de roulage

4 heures 30 minutes

Moyenne

36 km/h

Vitesse maximale

101 km/h

Déjeuner

Restaurant : Italien
Menu : Saltimboca a la romana – café – Eau
Prix : 25 €

Dîner

Restaurant : Stiftskeller
Menu : Brauern Gröls – 1/4 rouge
Prix :20,60€

Hôtel et Petit Déjeuner

Hôtel : IBIS Innbruc
Confort : standar
Prix : 92,70 € (chambre + pt déj )

Activités

– Kloster Schäftlarn
– Visite Innsbruck
Total marche : 5,5km

Essence

SP 95
Quantité : 15,06 l
Prix : 31,01 €

Divers

Juste avant de me coucher, je découvre un nouveau concept de couette :

2 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.