31 août/ 1/2/3 Septembre 1937 – 17 Mai 2022 – Landeck – Chur
31 août/ 1/2/3 Septembre 1937 – 17 Mai 2022 – Landeck – Chur

31 août/ 1/2/3 Septembre 1937 – 17 Mai 2022 – Landeck – Chur

Schuls … Nous entrons chez un marchand de cycles pour nous approvisionner en rayons, dissolutions et rustines. Pat, le mécanicien de la troupe, chaud partisan de la méthode fi de fer, commande ce qui lui semble nécessaire. Il y en a pour cinq francs vingt-cinq suisse. Pour cinq francs vingt-cinq français, ce serait déjà excessif. Nous ne prendrons que le nécessaire. Ce n’est pas du goût du marchand. Il veut vendre tout ou rien. Il n’a pas l’air content. Nous ne le sommes passons plus. La colère monte. Nous avons pris le sage parti de nous en aller …

Süs … C’est le dernier pays avant le col de Flüela à 2389 mètres d’altitude. Nous réussissons à grand peine à acheter de l’essence pour le radius. Nous ne comptons pas trouver de bois pour faire cuire notre dîner à une altitude telle.

Süchs

Les gens sont méfiants. C’est tout juste si l’épicière chez laquelle nous entrons ne nous demande pas de montrer notre argent avant de nous servir.

Elle refuse de nous donner du papier journal pour allumer notre feu. Jacky profite d’un moment d’inattention (pourtant, elle nous tient à l’çeilà, pour faire mains basse sur une rame de papier d’emballage que Pat glisse aussitôt sous son blouson.

Nous ne nous sommes pas encore attaqué au tiroir-caisse cette fois là …

Nous n’avons pas trop du petit braquet pour nous attaquer au Flüela Pass, le troisième col de Suisse. Je ne vous décrirait parce qu’est une montée pareille. Vous imaginez aisément les parties parcourues à bicyclette alternant celles parcourues à pied, suivant la pente ou la fatigue du moment. Nous ne marchons vraiment bien que vers le soir. L’approche de la nuit, la fraîcheur du soir, la perspective de chercher l’emplacement où dresser la tente dans le noir, tous ces facteurs nous donnent des ailes.

Il ne m’aura fallu qu’une heure 30/ deux heures pour parvenir au sommet de la passe. J’ai décidé de suivre un camion du coin qui connaît visiblement la route par cœur ; j’accélère quand il accélère, je freine quand il freine, et les courbes ou épingles passent sans problèmes. En plus, il est légèrement au dessus de la limitation de vitesse 😉
Encore actuellement il reste de la neige et l’air devient rapidement frais. Le petit lac est encore gelé. La vue est magnifique des deux côtés du col.

Au crépuscule, nous passons devant une baraque de cantonnier. Le propriétaire est assis sur le seuil de sa porte. C’est à peine s’il nous accorde un regard…

Nous ne trouvons pas la moindre plateforme où établir le campement, le moindre ruisseau où emplir la poche à eau. Nous faisons demi-tour et redescendons à la cabane du cantonnier. Ce dernier est toujours là, dans la même positions qu’à notre premier passage. A notre demande, il répond par un grognement qui peut passer pour une acceptation, se lève et nous livre le passage. Il nous montre son domaine ; je devrais dire son antre : une pièce sombre dans laquelle traînent deux ou trois escabeaux mal équarris, une table bancale et poisseuse, une fourneau de fonte fêlé et une espèce de huche qui sert à des usages multiples.

Jacky offre une cigarette à notre hôte qui répond simplement n lui fourrant sa pipe sous le nez…

Après dîner, nous voulons aussi prendre le frais. Il fait froid. Nos légers pull-overs sans manches nous protègent insuffisamment, aussi ne nous faisons nous pas prier pour passer dans la chambre à coucher sur les traces du maître de céans. Nous gravissons une échelle raide et nous trouvons dans un grenier plein de paille. Le lit est fait. Il n’y a plus qu’à s’y étendre …

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