Je gagne le point de départ de leur étape : Singen. La ville a beaucoup changé et il faut maintenant traverser une zone industrielle pour gagner le centre, qui n’a rien d’extraordinaire.

Singen … Notre première visite est pour la banque. Jacky encaisse son dernier chèque qui se monte à vingt-cinq RM. L’ère de la prospérité est enfin arrivée. Nous l’inaugurons par un petit déjeuner au restaurant et en expédiant un nombre invraisemblable de cartes postales.

Engen …

Le centre d’Engen est un peu plus mignon, sur sa colline, mais il ne représente qu’une rue …


Geisingen … Donaueschingen … Nous n’avons pas trouvé de viande. Malgré tout, la cuisine de Pat dégage un fumet appétissant. Nous nous sommes installés près du Danube qui, à cet endroit a près d’une dizaine de mètres de largeur. Nous traversons ce qui sera un fleuve avec de l’eau jusqu’aux genoux. La pêche aux écrevisses n’a pas de succès faute d’écrevisses, mais non pas faute d’ardeur à la besogne. Nous retournons toutes les pierres qui nous tombent sous la main. Cela pour unique résultat de troubler l’eau et de nous éclabousser, peut-être pas tout à fait involontairement, des pieds à la tête.

S’ils n’ont trouvé ni viande ni écrevisses, moi je n’ai toujours rien trouvé dans cette ville, pas même cette fontaine. En revanche, le Danube doit faire une dizaine de mètres de large, ce qui me surprends un peu sur le coup.
Hüffingen …
Je me détourne pour visiter les ruines romaines ; malheureusement, elles ne sont ouvertes que l’après-midi, après avoir retiré la clef en mairie…
Löffingen … L’habitude de faire nous même notre récolte de pommes de terre s’est si bien implantée dans nos mœurs que nous ne voyons pas d’autre moyen possible de nous en procurer, pas plus que nous songeons à un repas sans ce plat chaque jour.
Je m’arrête pour déjeuner à Löffingen. Il fait toujours aussi chaud et je prends donc une grade salade composée dans une Pizzeria-kebab.
Seppenhoffen … Un chemin, un petit pont, la forêt. Nous campons à la lisière de cette forêt. Nous utilisons pour notre feu des pierres noircies qui ont déjà servies pour quelque berger. Tout semble simple, facile, réjouissant. Les corvées deviennent un amusement (ce qu’elles n’ont pas toujours été). Pour casser du bois, je frappe à coups redoublés une grosse branche contre le tronc d’un chêne. Pat et Jacky rient. Je ris. Tout nous fait rire…
Après-demain si tout va bien, dans trois jours au plus tard, nous serons en France …
Je devrai être demain à Strasbourg, et dimanche ou lundi à mon domicile.
7 Septembre 1937 : Page 2
Déjà la fin du feuilleton de ce périple.
Il va me manquer.
Bonne route pour le retour
D’une certaine façon, je l’espère ?, mais d’un autre côté, il manquera aussi