28 Juillet 1937 – 3 Mai 2022 – Harlange – Vianden
28 Juillet 1937 – 3 Mai 2022 – Harlange – Vianden

28 Juillet 1937 – 3 Mai 2022 – Harlange – Vianden

Campement à Vianden. Nous nous adressons à un vieux paysan qui, assis dans son champ, la pipe à la bouche, garde mélancoliquement une demi douzaine de vaches efflanquées. Il ne comprend pas plus l’allemand que le français, le français parce qu’il ne le sait pas, et l’allemand parce que nous le prononçons à notre façon et lui à la sienne, et que pour comble de malheur, ce n’est pas la même. Aussi notre :

  • Pouvons-nous dresser notre tente ici ?

Et notre

  • Können Wir hier unser Delt aufstellen ?

Restent-ils sans réponse.

©Geneanet sous la licence : CC-BY-NC-SA 2.0 Creative Commons

Enfin le vieux monsieur se lève et nous fait signe d’entrer, ce que nous faisons sans nous faire prier. La tente est montée sur une excroissance de terrain pour éviter les brumes matinales. Pat installe son foyer et sort sa batterie de cuisine, Jacky bouleverse le sac à linge et je vais emplir la poche à eau à un petit ruisseau qui cascade entre de grosses pierres. Bref, nous sommes installés. Nous sommes chez nous.

Le propriétaire est parti, poussant devant lui ses vaches, à grands coups de bâton. Il revient quelques instants plus tard, ployant sous le poids de trois bottes de foin. Il les dépose devant nous puis nous les offre d’un geste, s’efforçant de nous faire comprendre qu’ainsi nous aurons moins froid. A n’en pas douter, il sait ce que c’est que l’hospitalité et la pratique de son mieux.

Jacky reste à la garde de la tente. Pat et moi allons nous procurer du lait et du beurre à Vianden qui se trouve quelque part devant nous, caché par des bois et un tournant.

En passant devant une maisonnette écartée, notre attention est attirée par quantité de bicyclettes appuyées contre le mur. C’est l’ A.J de Vianden, une des six ou sept auberges de la jeunesse du Grand Duché. Nous nous promettons d’y revenir le soir. Ce qui est it est fait.

Après un dîner composé de soupe Maggi, de jambon rissolé, d’oeufs brouillés et de pommes de terre au beurre, nous voit tous trois en pantalons longs. Nous serions presque présentables, si ce n’était la barbe qui commence à pousser dru. Nous arrivons à l’auberge juste comme le père aubergiste, un tut jeune homme malgré son titre, s’apprête à en sortir à la tête d’une troupe d’agistes. Il nous invite à nous joindre à la petite troupe qui va, nous dit-il admirer les illuminations du château de Vianden. Nous acceptons sans nous faire prier.

Il y a là, en plus du père aubergiste, une douzaine (dix exactement ainsi que nous devions l’apprendre plus tard) de jeunes filles et trois garçons de nationalité hollandaise. La glace est rapidement rompue. La difficulté consiste à se faire comprendre.

Je ne sais pas ce qui nous prend, toujours est-il que Pat et moi nous mettons à hurler des chansons plus ou moins drôles, dans le genre « La Tour de Londres » et « Dans un amphithéâtre ». Jacky s’en mêle, et, comme mes deux compagnons chantent à peu près aussi mal que moi, vous pouvez juger de l’effet.

Heureusement le château s’illumine. Les murailles extérieures sont éclairées en jaune ce qui donne aux pierres un aspect doré avec des reliefs très marqués soulignés d’ombre. Maintenant les couleurs changent. Le mauve, le violet, le vert se succèdent pour revenir ensuite. Ce n’est pas mal du tout et notre guide n’est pas peu fier de Vianden.

©Geneanet sous la licence : CC-BY-NC-SA 2.0 Creative Commons

Le château est magnifique, perché sur une espèce de piton, mais je n’ai pas réussi à trouver l’accès. Je ‘ai donc pas pu le visiter, si tant est qu’on le pût. On peu aussi visiter la maison de Victor Hugo, mais je ne l’ai pas trouver non plus, et pourtant j’ai circulé dans la vieille ville, toute en montées, lacets et descentes.

Château de Vianden

Pendant le retour à l’A.J la conversation est très animée. J’ai surtout retenu qu’en Hollande, comme en France, au Luxembourg et en Belgique, Tino Rossi bêle ses romances à longueur de journée, et que les Hollandaises, tout autant que les Françaises, les Luxembourgeoises et les Belges, en raffolent. Pauvres Pays-Bas, eux aussi sont fichus.

Dix heures … Nous partons après avoir promis aux jeunes hollandaises de les rattraper le lendemain sur la route, avant Echternach où elles se rendent comme nous.

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