1 Août 1937 – 4 mai 2022 – Alf / Coblence
1 Août 1937 – 4 mai 2022 – Alf / Coblence

1 Août 1937 – 4 mai 2022 – Alf / Coblence

La journée s’annonce mal. Nous ne pouvons pas repartir. Ma roue arrière était à plat en arrivant à Alf et Pat a lui aussi un tube crevé. Le fil à boyau demeure introuvable. Mauvaise journée en perspective, vraiment. Pat ne trouve pas le trou du premier boyau malgré toute l’eau de la Moselle. Je dois avouer, à notre honte, que Jacky et moi ne sommes pas plus heureux. L’autre réparation semble plus facile malgré le manque de fil fort. La roue est remontée. Nous en serons quitte pour rouler sans boyau de rechange, mais … (il y a toujours un mais) la pièce n’a pas tenu, tout est à recommencer. Pat s’énerve, et bien que nous soyons aussi agités que lui, nous essayons de le calmer. Je prends sa place pour la couture, non par bonté d’âme, mais parce que je préfère ce travail à la recherche des trous, et au collage des rustines. Le fil à coudre ordinaire, bien que doublé, casse avec facilité. Malgré notre intention première de partir de bonne heure, ce n’est que vers dix heures que nous pouvons prendre la route.

Peu avant Bremmen, j’aperçois une autre pancarte annonçant un temple romain. Je quitte donc le parcours « officiel » pour grimper dans les contreforts de la vallée de la Moselle. Un panneau sur le parking annonce que le chemin du temple est à 500 mètres. Mais entre le parking et le temple, il y a une bifurcation, plein d’indications, mais aucunes n’indiquent la direction du temple 🙁 . Les touristes qui me précèdent s’enquièrent du chemin, qui fort logiquement est celui qui fait face à la direction d’où l’on vient : pas la peine donc de l’indiquer …

Premier point de vue, magnifique sur une boucle de la Moselle

Vue sur la Moselle et Bremmen

Il me faut encore parcourir 800 mètres, fléchés cette fois-ci, pour atteindre la reconstitution du temple romain. Comme vous le constatez, ce n’est pas réellement la peine d’y aller

Reconstitution d’un temple romain

Nous faisons nos emplettes à Cochem et nous installons dans une espèce de prairie pour déjeuner. Toute une famille d’Allemands vient y prendre place quelques instants plus tard, avec tout un arsenal barbare tel que table, chaises, assiettes, couverts . Pouah !

Le repas serait un repas comme les autres si nous ne dégustions une merveilleuse crème de gruyère allemande garantie 2 % de matière grasse. Je songe mélancoliquement à notre bon vieux camembert qui, en chiffres minuscules, annonce 45 %.

©Geneanet sous la licence : CC-BY-NC-SA 2.0 Creative Commons
Château de Cochem

Bargen… Brodenbach …

Brodenbach ©Geneanet sous la licence : CC-BY-NC-SA 2.0 Creative Commons

Koblenz… A dix-huit heures, nous entrons dans la ville incognito. La population a gardé ses drapeaux dans un coin poussiéreux, le bourgmestre n’a pas songé à préparer un magnifique discours et les milices brunes sont restées à la caserne. C’est donc un vrai incognito 100 %, du pur, du seul, de l’unique, pas un Ersatz. Notre incognito est si parfait qu’on a omis de nous retenir trois couchettes et autant de sacs de couchages à l’A.J. Maintenant, il est trop tard, tout est envahi. Je n’irai pas jusqu’à dire que le billard est occupé, car je crois qu’il n’en existe pas à cet endroit.

Devant nous, deux jeunes filles en short ont l’air très ennuyées de ce contre-temps. Elles partent vers un autre établissement, la Bodelschwing Haus, que l’on vient de leur indiquer. On nous désigne le même, mais, comme nous sommes des étrangers et par conséquent dans notre pays des propagandistes pour ou contre l’Allemagne, on nous donne un croquis schématique pour nous y rendre.

L’ennui, c’est que la ville nous est complètement inconnue. Nous tournons un peu au hasard, envoyés à gauche par les uns, à droite par les autres, jusqu’à ce que nous tombions sur Hilde et Vera. Ce sont les deux jeunes filles sorties de l’A.J avant nous qui portent ces noms.

Lorsque nous les retrouvons, elles ont l’air embarrassé et, en fait, le sont au moins autant que nous. Jacky, le savant en Allemand du trio s’approche et propose un marché. Nous leur fournissons un plan et elles nous indique le chemin.

Cette photo est publiée sous la licence : CC-BY-NC-SA 2.0 Creative Commons

La nouvelle Jugendherberg est déjà pleine elle aussi. Nous réussissons à obtenir trois petites places au grenier. Hilde et Vera sont dans un bâtiment séparé. Elles ont promis de nous retrouver dès que leur installation serait terminée.

L’expérience de Trêves nos a rendus prudents. Pour dîner, nous nous installons dans la salle commue, en même temps salle à manger, de travail, de lecture et de correspondance, où trônent les portraits d’Hitler et d’Hindenburg. Nous déballons de la charcuterie et du chocolat et nous escrimons des mâchoires au milieu de tous ces mangeurs de compote de pommes.

Voici nos compagnes. Elles ont abandonné le short pour la jupe. Hilde est grande, forte, cheveux blonds, yeux bleus, sourire continuel. Elle parle le français, chante comme un rossignol et commande je ne sais combien de jeunes hitlériennes à Binen, sa ville natale. Elle est étudiante à Aix-la-Chapelle.

Vera…Cheveux châtains, yeux verts, menton fuyant, joues creuses, os pointus. Elle n’est pas jolie, mais elle est aimable. Elle parle aussi le français, mais moins bien que Hilda. Elle chante aussi bien.

Un petit tour en ville s’impose et nous ne nous faisons pas faute d’y manquer.

J’imaginais un autre type de ville, plus riche de vestiges historiques. J’ai beau m’être perdu et avoir marché longtemps, je n’ai rien vu de vraiment extraordinaire, à l’exception des tulipes noires d’in jardin publique. Pour bien faire mon métier de touriste et de blogueur, je photographie sans conviction le collège des jésuites, une statue « kolossale » et le confluent de la Moselle et du Rhin 🙁

Tulipe noire

Je crois bien que je fais mon possible pour accaparer Hilde. Mes compagnons sont indulgents. Nous rentrons à l’A.J vers vingt-deux heures quinze alors que chacun doit être couché et les lumières éteintes à vingt-deux heures. Heureusement, nous sommes étrangers. Un garçon nous mène jusqu’à nos paillasses en nous guidant de sa lampe électrique, puis nous abandonne dans le noir pour nous déshabiller.

A en juger par des chuchotements, un bruit de couvertures froissées, des respirations, le grenier doit être plein. Une voix se fait entendre. C’est un étudiant qui raconte des histoires plus ou moins obscures.

Il y est souvent question de « Franzosen ». A la fin de chaque anecdote, le narrateur rit bruyamment puis attend. Le silence se rétablit pour vingt secondes et, brusquement, d’autres rires tout aussi bruyants se font entendre.

Cette séance dure une heure, jusqu’à ce que le conteur fatigué ou à cours d’histoires s’endorme et qu’à sa parole imagée fasse place un ronflement sonore.

Informations

Distance parcourue

177km

Durée totale

12 heures

Durée de roulage

3 heures 30 minutes

Moyenne

47km/h

Vitesse maximale

115km/h

Déjeuner

Restaurant :
Menu :Flammekuchen – verre de blanc – bouteille d’eau- café
Prix : 26,80€

Dîner

Restaurant : Wacht am Rhein
Menu :joue de bœuf – tarte aux pommes – café – verre de rouge
Prix : 27,90 €

Hôtel et Petit Déjeuner

Hôtel : IBIS City
Prix : 102,60€

Activités

– Visite de Bernkastel
– balade temple romain
– balade dans Coblence
Total marche :13,9km

Essence

SP 98
Quantité 17l
Prix : 37,26€

Divers

carte ville Elvas : 1,50€

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