Non, ce n’est pas une erreur. Me voilà enfin parti sur les traces de mon père dont nous avons retrouvé le carnet de voyage, et quoi de plus simple que de le retranscrire !
Cela fait deux ans que j’attends, et le moment est enfin arrivé. J’aurai pu attendre la date anniversaire du départ, il y a 75 ans, mais il y aurait eu très rapidement un décalage entre mes dates et celles du carnet : le voyage à moto est beaucoup plus rapide qu’un voyage à vélo, chargé. Alors, décalage pour décalage, autant profiter de la possibilité.
Ça y est. Nous sommes partis. Nous, c’est Claude B…, dit Pat, Maurice H… dit Jacky et votre serviteur surnommé Bob ou Bobby.
Nous avons choisi nos surnoms d’une façon bien bizarre, il y a quelques jours, dans le métro. L’un de nous fit la remarque que nos prénoms étaient bien longs et qu’il était peut-être préférable d’en choisir d’autres, plus brefs et plus sonores. La proposition fut acceptée à l’unanimité. Après mûre réflexion, on retint Bob, Pat et Jacky.
Trois petits morceaux de papier, un chapeau, et … le sort décida. C’est ainsi que Claude B…, Maurice H… et Maurice P… furent baptisés à nouveau, dans le métro, quelque part entre la Concorde et l’Etoile.
Pat, puisque maintenant il se nomme ainsi, a déjà fait plusieurs camps. Jacky et moi sommes aussi novices que l’autre. Nous avons beaucoup de bonne volonté, mais peu d’expérience.
Les bicyclettes sont bien huiles. Elles ont été complétées par un porte-bagage et, pour mes deux compagnons, par des sacoches. Jacky a un petit sac alpin. J’en ai un gros comme une armoire à glace. Le matériel se compose, en plus des vélos, d’une tente du plus joli vert pomme, d’une toile de sol, de trois couvertures, d’une batterie de cuisine, d’une invraisemblable collection de condiments, de quelques outils, de cartes routières, de deux appareils photographiques. (Ouf !).
Nous avons adopté la culotte courte. Dans le choix de celle-ci, notre esprit s ‘est donné libre cours : Pat a une culotte de velours brun ; celle de Jacky, toute neuve, est en cuir et semble de tôle tant elle est raide ; la mienne est bleue et sent la naphtaline.
Donc, nous sommes partis. J’ai déjà des difficultés avec mon changement de vitesses, et nous ne sommes qu’au début de notre aventure.
Les vingt-cinq kilomètres qui séparent le Vésinet, notre quartier général, de la gare de l’Est sont avalés en vitesse. Malgré notre chargement, nous attirons assez peu l’attention. Les Parisiens ont ont vu bien d’autres. Et puis, s’est un samedi et il n’y a donc rien de plus normal… C’est à peine si de temps en temps quelqu’un se détourne pour nous regarder passer.
A la gare de l’Est, Pat, qui se révèle déjà comme le plus débrouillard d’entre nous, remet mon dérailleur en état. Nous faisons enregistrer nos bicyclettes, prenons nos billets et … nous trouvons nez – à – nez avec la famille H…. Le père nous offre le coup de l’étrier – en l’occurrence un café – , la mère des conseils, et la cousine son silence.
A vingt-trois heures nous montons dans le train qui nous emporte droit, vers l’aventure … (Je ne suis pas mécontent de cette dernière phrase. Ça fait tout à fait roman feuilleton.).
Bonne aventure.
As tu tous tes codes, tes clés….;)
Merci
normalement j’ai tout, mais je m’en apercevrai quand il sera trop tard 🙄
Ah top! Je suis contente pour toi! Bon voyage vers l’aventure 😉! Amuse-toi bien et merci par avance pour le partage. Des bises.
Merci Valérie, je compte bien en profiter 🤗