17/18/19/20 Août 1937 – 13 Mai 2022 – Klatovny – Regensburg
17/18/19/20 Août 1937 – 13 Mai 2022 – Klatovny – Regensburg

17/18/19/20 Août 1937 – 13 Mai 2022 – Klatovny – Regensburg

Pat crève son boyau arrière un peu après le départ. C’est le tour du boyau avant en passant à Bor. Nous entrons dans une Gasthaus pour réparer, sur un coin de table.

Devant la porte, trois jeunes paysannes conversent. Elles ont leurs costumes nationaux si pittoresques. Je regrette vivement de ne plus avoir de pellicule dans mon appareil photo.

A midi, nous ne sommes plus très loin de la frontière. Nous nous arrêtons près d’un lac pour le déjeuner. Pour une fois, il ne pleut pas et le feu prend assez facilement.

Trois oies s’approchent. Elles semblent nous narguer. C’est le moment d’appliquer :
La recette de l’oie sauce camping :

Attendre l’occasion qui amènera un troupeau d’oies loin des yeux du propriétaire et de toute autre personne. Les suivre gentiment et innocemment, un grand coutelas à la main, droite pour les droitiers, gauche pour les gauchers. Se rapprocher sans en avoir l’air. S’armer d’une branche dans la main gauche pour les droitiers, droite pour les gauchers, pour plus de sûreté dans la manœuvre.

Se souvenir que l’oie crie très fort (ex. Du Capitole). Jeter la branche et rengainer le coutelas (ne pas faire l’inverse).

AVIS TRES IMPORTANT : Bien songer, surtout que l’oie crie très fort et que le propriétaire est parfois plus près qu’il n’en a l’air.

Lorsque nous parvenons à la frontière, il nous reste trois couronnes. Il était temps. L’officier de douane nous reçoit à bras ouverts, les enfants et le jeune aubergiste aussi. Il nous fait raconter notre expédition dans les moindres détails. Au moment de parler de coliques, Jacky qui vient de découvrir une petite brochure sur la Tchécoslovaquie, nous montre que « certaines localités sont renommées dans le monde entier pour leurs eaux purgatives ». Nous avons fait une cure involontaire.

Le douanier nous permet d’utiliser ses timbres humides. Nous ne nous faisons pas prier et les exemplaires en viennent bientôt orner nos passeports.

Nous couchons une dernière fois dans la grange de la ferme frontière. On croirait que les rats se font un malin plaisir à nous empêcher de dormir. J’en ai un qui gratte continuellement sous la gerbe qui me sert d’oreiller. Lorsque je remue, il s’arrête pour quelques secondes, mais bientôt rassuré, il repart de plus belle.

Mes compagnons ont réussi à s’endormir. Longtemps, je suis un rayon de lune qui filtre par un trou de la toiture. Les rats ne sont pas moins bruyants, mais je ne les entends plus. Je m’endors.

19 Août 1937 : Page 3

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